mardi 10 janvier 2017

La pluie

La cire de ton visage
Témoigne d'une flamme,
Chandelle au milieu
D'un bol d'eau de nuit
Qui répand son halo
Et signe aux éphémères
Une promesse de chaleur.
En foule s'ébrouent leurs ailes
Comme une poussière blanche.
Leur clameur ruisselle.
Le vase déborde, presque.

Alors
L'Ange en sa course inflexible
De son trône cercle blanc
Parmi la gelée des étoiles
Voit ta pointe lumineuse.

Il descend.
Son aile, comme une porte sur le ciel,
Claque.
Soufflée, la flamme.
Le chaos, de nouveau, luit.

Mais.
Mais cette lumière
L'Ange l'a vue

            l'a retenue dans son oeil morne.
La prochaine pluie
Sous sa main
La répétera.


sd

jeudi 5 janvier 2017

Comme je crains le jour

Comme je crains le jour
Où la raison me reviendra.

Ce jour, l'éclat divin,
Ce rayon du fond du monde,
Perlant à tes joues
Comme le sucre aux pêches d'ambre

Ce jour-là,
Cela te quittera
                          mon amour.

sd

mardi 3 janvier 2017

Automatique

Alors alors alors
Allons-y. Chères lectrices, chers lecteurs, j'essaie, devant vos yeux ébaubis, l'écriture automatique.

J'ai lu, chez Max Jacob, je crois – le livre est sur l'étagère, mais je suis assise dans mon canapé – qu'une seule nuit d'amour, et c'est un poëme qui disparaît.

Car tout, je suppose, s'échappe par cette fente.
Ouverture, comme nuit dans la nuit
Par où, le choeur des Muses murmure
Et vont et viennent
La foule ailée de leurs serviteurs.

Alors ? Mon énigme ?

Un matin, me réveillant : effroi !
Une bite m'a poussé à la teucha !

Hélas,
Il ne faut rien refuser aux dieux.

La solution est simple.
Je sacrifierai cette puissance érectile
En retour.

Je t'érige, Autel
À la gloire des Muses.
Tu ne serviras, organe ailée,
Qu'elles seules.

sd