la flaque d'eau
où baignent encore
quelques grains de café noir et doux.
*
Et les reflets contenus,
ton image à la mienne mêlée
(mais est-ce ton image ou la mienne seulement ?),
s'estompent.
*
J'émerge
craintive
de la surface et rejoins
l'air libre, pur et vide.
*
Et je sens
de ma main close
derrière mon dos
sombrer la pierre.
*
Sémaphore
de ton visage
de ta bouche
ouverte et silencieuse.
*
Je me suis retournée
et le gouffre
autrefois caverne adamantine
s'est scellé de tes bras.
*
Rendu opaque
épaissi du marc de café
le disque d'eau
s'est fait pierre et tombe.
*
Et moi, vendue
à l'air libre, pur et vide
Je ne te vois plus
ou presque.
**
Presque. Ton image évaporée
insigne à perpétuité flottant
je le sais
stille en toute chose désormais
dispersée par les fleuves sous-terrains
aux racines des vivants
image de vie toi-même
vent soufflé sur toute la terre
comme le parfum extase
sur le pétale roulant de la rose
j'irai partout
à ta rencontre
célébrer ton baiser
ô ma reine déchue
par mon chant
je rassemblerai
des coins et plis au drap du monde
tes membres épars
et soufflerai l'ode
dans la voile de ta barque
sur l'onde étoilée de grâce
onde par toi-même
répandue.
***
(murmurante mousseline)
je t'aime
***
mon amour vibrant
si mort si vivant.
sd
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