tous
fondus si intimement les uns dans les autres.
Et les paroles
comme les poules
impatientes devant le grain
ont quitté volantes
les langues des palais.
Ô familière étrangeté
serait-tu ainsi le lieu
où je fus jadis ?
Visiteurs et promeneurs
Nous arrivons ensemble
Mais cette maison
ces portes bleues
le crépit rosacé
que mouchète
le rayon jaune et gras du soleil couchant,
Cette maison
je l'ai habité.
Quand ? ... ô mémoire
Dis-moi, ma Muse
ma Muse en goutte au coin de mon oeil
Raconte Moi.
Tu m'as vu, n'est-ce pas ?
Quelque part, autrefois
tu m'as vu
Sur le fauteuil en balance
et le va-et-vient
le flux le reflux.
Je me souviens maintenant
ma douce lentille d'eau
Nos regards se sont noués
Sous le tilleul parfumé
En ce temps, en ce lieu
indistincts.
Voici l'écho revenant de nos regards
Comme un noeud d'enfance
au seuil de nos jours ici-bas.
Parle-moi encore, Muse.
Raconte la cendre et la lave
sous la tombe.
Et le cratère témoigne de notre lignée.
Fûmes-nous Anges
abreuvés au tranquille Léthé ?
Fus-tu l'aile en miroir
de mon aile ?
Au battement subit,
soulevé la dalle de pierre
et la chose
la plus importante
sombra dans l'onde sourde.
Muse, l'as-tu recueillie
sur ta paume
comme une rose
la chose de la mémoire ?
Glisse alors, je te prie, ce berlingot
dans ma bouche en puit.
Qu'il opère la métamorphose
de l'eau claire comme une pierre froide
en lave jaillissante !
Je fus et serai de tes lèvres
le Volcan.
sd
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