lundi 15 août 2016

Quoi faire ?

Ne te laisse pas abattre. Le temps pansera les blessures. Il faut avancer.

Mais il reste une question qui revient sans cesse, comme la Lune autour de la Terre, chaque nuit, invariablement, changeant ses phases, tantôt claires, tantôt sombres. Et maintenant, que dois-je faire ?

Maintenant, c'est-à-dire, à l'instant précis où j'écris. Allongée sur le canapé, il me reste des choses à faire. Ces cartons. Ce travail. C'est pourtant impossible.

C'est donc ça ? La perte du goût des choses ? La lente et certaine dissolution du sel dans ce qui fut mon activité quotidienne ? La diminution des contrastes, le gris qui sourd au coin de l'oeil.

Le soleil a brillé aujourd'hui. La précision de ses rayons n'a pas suffi. Le flou ici-bas est trop épais.

Comme j'aurais voulu qu'elle fut ... je ne sais pas.

Comme j'aurais ... mais la rage, intermittente, siffle au roseau dans ma bouche. Et mon oeil recueille, lucide, la triste raison : tu es blessée, on n'aime pas les gens blessés. Qui peut être séduit par une viande hâchée ?

Et le badinage, les jeux amoureux, etc. j'ai pu confondre la flamme joyeuse, la flamme de surpression intestine. J'ai pourtant aimé ce voile.

Et si l'image était correcte ? Si, le fantasme, le monde, cette silhouette de visage au-dessus d'une mer d'or, bouillonnante, où déteint le soleil, comme un sucre. Si cette vision était elle. Il se pourrait que ce soit elle.

Alors, ce serait ... je ne sais pas ... je provoque, j'espère, et rien ne vient.

sd

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