J'ai cependant une certaine ambition dans mes lectures, et dans mes écoutes. Personne, il me semble, ne lit et n'écoute comme les pierres dans les lits des fleuves: impressionnées des turbulences du flot, elles l'épousent sans le savoir, et auraient pu tout aussi bien se faire emporter par des anguilles.
J'ai développé une irrévérence fondamentale: que le diable aille au ciel, vieux Bonimenteur ! Accrocher le flux, tenir sous son joug la descendance de Protée! Le macagner, le triturer; l'entoupapaouter, et le ratatriquer ! Pour qu'il parle enfin !
Pour mieux lire, je fais. J'interroge Aristote. On dit qu'il est grand, que sa pensée est puissante: je vais lui demander moi-même. Je compte le nombre rythmé de l'alexandrin. On dit qu'il est souple, varié et noble: j'écrase moi-même des syllabes les unes contre les autres. Pour mieux voir. Je réécris les cadences, je renverse les accords et fais tourner le cycle des quintes. Pour mieux entendre. Je t'attrape, symmétrie !
Je lâche ma prose, mêlée à des vers fangeux. Elle ira souiller le trottoir des internets. Jusqu'à ces écritures étranges où s'entremêlent:
- images mnémiques et légendes anciennes
- commentaire sérieux d'un poète imaginaire
- ironie moqueuse des analyseurs de caractère
- forme nervée des réactions anonymes
- autoportrait en laine de brume
- exégèse sans espoir
- fables aux parfums rances
- excavation embaumée
- etc.
Et puis, et puis. L'exercice de mise au point qui pue l'ὕβρις :D
Corrosive Scons Dut
Il manque un upsilon, non ?
RépondreSupprimerC'est correct, il n'apparaissait pas sur mon cellulaire, à cause de l'esprit !
RépondreSupprimerC'est toujours sa faute ! :)
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