Le don peut être violent.
Je t'offre un cadeau, aussitôt,
toujours, je donne, tu reçois.
Je me sacrifie, aussitôt,
toujours, je meurs pour toi, tu vis
par moi.
Je marche dans l'ombre, et te vois.
Aussitôt, je marche avec toi.
Je me voue, et n'espère rien.
Soulever si haut, pour si peu,
le vertige sa nausée surgissent
bien sûr.
Mais.
Si ce vaut pour le tu sans nom,
il ne vaut pas pour toi ici.
Je te connais un peu, et toi
tu me connais un peu, aussi.
Tu m'offres un cadeau déjà,
sacrifies ta vie, pour moi, par toi.
Car.
La tristesse, cette mutation de mon eau
intérieure, s'exécute solitaire.
Le voyage subit de l'auge de mon corps
aux sommets glacés des montagnes en sommeil.
Encore, toujours, ravissement solitaire.
Mais.
Ta douce main qui me salue sur le chemin.
Ta main,
comme la feuille du tilleul léger,
posée sur mon eau intérieure.
Comme le doux geste de la cuillère fraîche
d'argent
dans l'eau où se diffuse l'herbe noire.
Accompagne la mutation.
Sans en être ...
ô douce caresse sur l'air
et l'air sur l'eau et l'eau en moi.
sd reconnaissante